Mêler randonnée au cœur de la garrigue et découverte d’œuvres artistiques, c’est possible en Destination Pays d’Uzès Pont du Gard ! L’Association De quoi on se mêle, à Belvézet, propose aux amateurs de pleine nature deux balades artistiques : partons ensemble à la découverte de l’un de ces deux parcours !
Découvrir la garrigue autrement
L’association De quoi on se mêle est d’origine parisienne, mais possède une antenne à Belvézet depuis environ cinq ans. Elle a pour vocation de proposer des animations culturelles et citoyennes telles que des débats, concerts, fêtes, expositions et animations, forums…
Les deux parcours artistiques de la « Draille des Seynes » sont nés de la volonté de « déployer l’art dans nos paysages » et « faire découvrir la garrigue sous toutes ses facettes ainsi que sa biodiversité » aux amateurs de balades. Les œuvres artistiques installées tout au long des parcours « permettent aux marcheurs de faire des pauses et de prendre du recul par rapport aux paysages qu’ils traversent », explique Bruno Viry, membre de l’association avec qui j’ai pu échanger après avoir réalisé la balade.
Des parcours dans les paysages typiques de notre destination
Il existe un point de départ commun aux deux parcours : pour le trouver, il vous faudra garer votre voiture sur le parking de L’Arbousier du Tobany, à Belvézet. C’est sur un sentier nommé « Chemin du Douradou » que vous trouverez un panneau indiquant le départ des deux sentiers de la « Draille des Seynes ».
Tout au long des parcours, vous retrouverez des panneaux d’informations sur la biodiversité qui vous entoure. Ceux-ci « ont été réalisés par Heidi Foerster et Detlef Freudig, un couple d’artistes allemands qui réside à Belvézet : c’est elle qui a le trait de dessin et c’est lui qui sculpte les planches. Il s’agit de la colonne vertébrale, du fil rouge du parcours », précise Bruno Viry.


Le saviez-vous ?
« Draille » signifie en occitan « trace » et « chemin de transhumance » : le terme renvoie aux déplacements des troupeaux vers d’autres régions en fonction des saisons et du climat.
Les deux parcours débutent au même endroit, puis se séparent après quelques minutes de marche : j’ai décidé d’opter pour le parcours orange, le plus court des deux avec deux heures de marche pour 4,5km. La balade est plutôt facile : sa seule difficulté réside dans un raidillon d’environ 300 mètres au départ du parcours. Une fois cette étape passée, vous avez fait le plus dur et pouvez profiter pleinement du paysage et des œuvres artistiques qui sont installées tout au long de la balade.
Le sentier vous mène au coeur de la garrigue gardoise, se poursuit dans une forêt de pins, longe les abords du village de Belvézet et se termine le long des Seynes, la rivière qui a creusé la vallée. C’est donc une véritable mosaïque de paysages qui s’offre à vous : la végétation basse et ouverte typiquement méditerranéenne de la garrigue laisse au fil de la balade la place aux pins d’Alep, qui apprécient le climat chaud et sec de la région. Vous croiserez également sur votre chemin oliviers, chênes, arbousiers et de nombreux autres arbres et arbustes caractéristiques des paysages de notre destination.



L’exploration des oeuvres artistiques
Les installations et oeuvres artistiques qui ponctuent la balade sont une façon originale de découvrir les lieux qui vous entourent. Les artistes sont pour la plupart des locaux, mais l’association a également fait appel à quelques artistes de l’extérieur. Cette association d’expertises locales et extérieures était importante selon Bruno Viry puisque cela permet de « susciter des rencontres, de découvrir des savoir-faire extérieurs et de proposer aux marcheurs une alchimie de l’ici et l’ailleurs ».
« La cale du corbeau » présente les traditions de privatisation des parcelles de garrigue par les paysans grâce à la construction d’enclos de pierres sèches. Ceux-ci sont les témoins de la vie et du quotidien des hommes qui vivaient dans la région quelques siècles plus tôt. « Le travail de restauration n’est pas totalement terminé », précise Bruno Viry, « mais il est justement intéressant de voir la façon dont la construction se fond dans la végétation avec le temps. »


« L’ « O » des Hauts du Lauzas » vous impressionnera aussi bien par sa technique que par sa fragilité : son artiste, Arthur Caux, a réussi à « dompter les pierres » afin qu’elles forment la lettre « O ».


Sur votre chemin, vous pourrez observer les ruines du Castelas de Belvézet à travers « l’Oculus », une oeuvre réalisée en osier tressé par Valérie Lavaure, artiste d’Uzès.

L’installation « Point « G » du Boulidou » vous offre une vue imprenable sur la garrigue : vous apercevez autour de vous les Monts Lozère, Aigual, Bouquet et Ventoux, mais également le Pic Saint-Loup et la Chaîne des Alpes du Sud. L’œuvre s’interprète comme le point central d’observation de ces massifs. Attention : après avoir admiré la vue et l’installation artistique, pensez bien à revenir sur vos pas afin de rejoindre le balisage du parcours.



Le sentier vous guide ensuite à travers des paysages plus ombragés, dans lesquels vous ferez la rencontre de « La Sorcière aux plantes ». Représentation de la femme sauvage au coeur de la nature, l’installation vous apprend les propriétés et usages des plantes qui poussent dans la garrigue. N’hésitez pas à lire leurs inscriptions afin d’en apprendre plus sur le savoir de la sorcière.


Aux abords du village de Belvézet
Vous croiserez sur votre route le totem « Sanglichon et compagnie », mêlant des représentations des vies humaine, animale et végétale qui cohabitent sur le même territoire. Cette oeuvre collective est intéressante puisque ce sont des enfants et des parents qui ont fabriqué les personnages et animaux qui composent le totem. L’artiste en charge du projet, Françoise Rondet, s’est ensuite chargée de l’assemblage.
C’était assez amusant de voir comment les individus ont trouvé leur place dans la construction commune : il s’agit d’une oeuvre assez représentative de l’enchevêtrement des êtres et de leur interconnexion », explique Bruno Viry.
À cette étape de la balade, vous longez le village de Belvézet et pourrez notamment observer son Eglise Saint-André et ses maisons typiquement provençales.



La balade s’achève sur les bords des Seynes, la rivière qui a donné leur nom à ces deux parcours artistiques. Installée non loin de la rivière, l’oeuvre « Eternité », réalisée par Ben Swildens, est la dernière que vous pourrez observer avant de finir la boucle du parcours.
Ces sentiers artistiques sont idéaux pour explorer les paysages de la Destination Pays d’Uzès Pont du Gard de façon ludique. Une idée de sortie pour les familles qui pourront découvrir les installations au fil de la balade. L’association a d’ailleurs pour projet « la réalisation d’un troisième parcours artistique qui serait destiné aux enfants ».
Retrouvez toutes les informations pour réaliser les deux parcours artistiques de la « Draille des Seynes » :
Nous remercions Bruno Viry, membre de l’association De quoi on se mêle, pour avoir répondu à nos questions.